Faith Lehane ♠ Five by five

Faith Lehane

- The road to redemption is a rocky path. Think we might make it? -

Identité

MADE BY .ANGELUS

Once upon a time

“She’s not an animal. She’s a person. In case you’ve forgotten, we’re not in the business of giving up on people. She wants to change.” Angel

Cela faisait un bon bout de temps que je moisissais dans cette cellule. C’était ma décision. Je m’étais rendue de mon plein gré et c’est sans nul doute, la meilleure décision que j’ai prise de ma vie. J’étais devenue – ne le suis-je pas encore ? – si mauvaise que je ne pouvais plus me supporter moi-même ! Et encore la constatation est bien loin de la réalité. La merde dans laquelle je me trouve, je l’ai bien cherchée ! Oui, j’étais à la dérive mais je n’excuse en rien mes actes ! Cependant, à ma décharge, il est vrai qu’avec la mort de celui qui était devenu mon ami, mon confident, mon sauveur, mon fournisseur d’appartement -même si le terme est dur, c’est ce qu’il était aussi – mon refuge, un père de substitution pour moi, alias bien évidemment, l’ex-maire Wilkins, j’étais totalement perdue, déboussolée. Le peu de repères qu’ils me restaient, enfin, si j’en avais encore, m’avaient totalement quitté.

Cette fois-ci j’étais vraiment seule et même si j’étais le mal incarné, je savais au fond de moi que je perdais complètement les pédales ! J’avais beau vouloir suivre mes propres lois, même elles m’échappaient ! Sans bases solides, même les matériaux les plus durs finissent par s’écrouler. J’avais juste oublié que tout comme la magie, on ne dispose pas d’un grand pouvoir comme celui que je croyais détenir en bousillant la vie de ceux qui m’entouraient et qui pour la plupart avaient plus d’importance à mes yeux qu’ils ne le pensaient – en y réfléchissant, peut-être que c’est pour me faire remarquer d’eux à la manière de l’enfant ayant manqué d’amour comme je l’ai été par le passé que j’ai en partie agit ainsi. Bon, il faut que j’arrête cette psychologie de comptoir ! - sans en payer le prix. Il y a toujours une contrepartie mais ça je m’en contrefichais, partie dans le délire où j’étais !

Le mal c’était ma drogue. Plus je semais le trouble, plus je m’amusais et j’y prenais un tel plaisir ! Ah bon sang, c’était le pied ! Se sentir puissante. Ce contrôle que j’avais à la fois sur moi-même et sur les autres, c’était incroyable et me donnait bien plus de plaisir que tout ce que les hommes du monde entier pourraient me donner ! Ça me transcendait. J’en voulais plus, toujours plus ! La soif de pouvoir quand on y a goûté, difficile de s’en passer ! Vous vous êtes pris les roues dans un engrenage et vous en devenez rapidement votre seul moteur. Le moteur de votre enfer. Un enfer dont vous ne pouvez ni ne voulez en sortir !

Tout a réellement débuté lorsque j’ai tué un homme. Il n’était ni vampire, ni démon ou tout autre pourriture quelconque. Non, il était juste humain. Un putain d’humain qui n’aurait pas dû se trouver là ! Ok, j’aurais peut-être dû savoir faire la différence et j’avais bien pris trop de plaisir à tuer !  Mais qu’est-ce qu’il foutait là aussi !  C’était de sa faute si je n’avais pas pu arrêter mon geste, il n’avait pas à se trouver sur mon chemin ! La loi, c’est nous ! Les tueuses. Ouais, je sais… Même si je fais mon mea culpa à ce moment précis, j’ai tout à fait conscience que je ne me débarrasserai jamais de cette rage et de cette haine qui bout constamment en moi. J’essaie juste de m’apaiser et d’arriver enfin à savoir où est ma place et d’en apprendre davantage sur moi. Le travail va être long, c’est sûr… La route vers la rédemption est un chemin semé de tas de cailloux bien coupants. Je crois que ça va être mon nouveau mantra !

Cet évènement est le plus marquant de ma vie et le déclencheur de mon plongeon dans la noirceur la plus dark ! J’ai vécu dans le déni assez de temps pour arriver à me convaincre que mon acte criminel – oui, aujourd’hui, j’arrive à l’admettre – n’en était pas un et que je pouvais disposer de la vie des autres comme bien me semblait. La vie de cet homme n’avait pas d’importance. Il n’était qu’une infime poussière sur mon parcours. Un léger détail sur lequel il n’était pas utile de s’étaler tant mon job passait avant. Pour moi, ces histoires d’élue ça n’a toujours été qu’un job. Même si je comprenais, bien sûr, le sens de la mission mais j’ai toujours été rebelle et ça ne changera jamais ! J’aime ce que je suis malgré tout !

Pour reparler de mon rôle de tueuse, j’avais été choisie pour ça et je devais succéder à une Slayer du nom de Kendra, vu que Buffy avait été tuée par le Maître pendant quelques minutes. Alors que mon observatrice avait été tuée par un démon, je dû fuir pour Sunnydale, ce cher Kakistos à mes trousses, ce qui marqua ma rencontre avec Buffy.

Rapidement, en la côtoyant, je me suis rendue compte que mon âme était bien plus souillée que la sienne. Elle ne concevait pas du tout notre héritage de la même façon que le mien. Elle réfléchissait bien trop et s’embourbait sous un flot d’émotions inutiles ! Est-ce que c’était moral de faire ça ?  Tu ne dois pas faire ça parce que c’est mal ! Je suis Buffy et je t’ordonne d’arrêter ! Roh, c’qu’elle pouvait m’agacer avec ses airs de pt’ite blondinette modèle ! Lâche-toi un peu, Baby !  Profite de la vie et de ce qu’elle peut t’apporter ! Prend la vie par les deux bouts et amuse-toi, merde ! Quitte à le regretter plus tard. Je vois, je veux, je prends. Ca t’évoque quelque chose ? C’est ma philosophie.

Ceci dit, ce que j’ai toujours envié à B. c’était ses amis. Moi qui ait constamment été livrée à moi-même, en faisant cavalier seul, je ne pensais pas qu’avec le métier qu’on faisait, il était concevable d’avoir ne serait-ce que des connaissances qui en plus connaissaient notre secret. Délaissée par ma mère alcoolo au possible, ballottée de part et d’autre, je n’ai jamais eu d’amis sincères mais trop souvent de trahisons, bien trop souvent ! C’est certainement pour ça que je me suis tant protégée des gens que des sentiments. Je ne sais même plus ce que je ressens vraiment au fond. Sauf ce grand vide existentiel dans lequel je me suis enfermée. Seule, à l’abri du monde, retranchée dans ma chambre miteuse et maintenant dans ma cellule sordide, me voilà recroquevillée, mes jambes entre les mains, telle la petite fille abandonnée à son triste sort que j’ai toujours été, même si vous ne verrez de moi que la fille sûre d’elle, sexy à damner un saint et forte.

Il existe cependant un être en ce monde dont je me sens aujourd’hui la plus proche et qui a su me comprendre parce qu’il est passé par les mêmes épreuves que moi bien que son histoire soit totalement différente de la mienne : Angel. Lui aussi est constamment tiraillé entre le bien et le mal et même s’il semble plutôt bien maîtriser Angelus, je le sais moi que ses tourments ne sont pas totalement effacés. Mais s’il est capable de faire avec, pourquoi pas moi ? Même si je ne me voile pas la face. Je ne suis pas sûre que je pourrais un jour devenir un être foncièrement bon.

Le Ténébreux est venu me rendre visite hier d’ailleurs. Son calme et son sourire bienveillant m’ont fait chaud au cœur et un bien fou comme à chaque fois qu’il vient. Cela fait des mois qu’il est là au parloir toutes les semaines et on discute au téléphone de tout et de rien. S’il savait à quel point son soutien m’est précieux. Il me donne des raisons de plus de continuer à me battre et survivre dans l’enfer déprimant de cet univers carcéral.

Et dire que j’ai failli le tuer ! A plusieurs reprises en plus ! Sous les directives du Maire Wilkins, mon père et Maître à penser de l’époque et celles de Wolfram & Hart himself. Pour le Maire, j’ai gardé longtemps gravée dans ma peau, la cicatrice de la marque laissée par mon poignard, cette chère arme que j’ai tant aimée, subtilisée par B.et plantée par cette chère B. dans le bide. Pour nourrir son ex-petit ami qui n’était autre qu’Angel. Quand je dis nourrir, vous m’aurez vite comprise, hein ? J’étais bien partie pour servir de bon hamburger à notre homme. Enfin bref, B. serait bien arrivée à m’achever si, au bord du précipice – dans tous les sens du terme, d’ailleurs. – un camion n’était pas passé par là, m’emportant inconsciente et sérieusement amochée. Je n’ai jamais réellement su où le véhicule m’avait laissée mais tout ce que je peux dire c’est que je suis tombée dans le comas et que Richard (Wilkins) m’a veillée pendant six mois. Réveillée enfin, les évènements passés à Sunnydale m’ont fait rapidement comprendre que je n’avais plus ma place dans cette ville.

C’est là où j’ai été contactée par ce maudit cabinet d’avocats « Wolfram & Hart » de Los Angeles où j’ai élu domicile, ouais, si on peut dire ça comme ça. Ma quête de destruction d’Angel a repris de plus belle, un contrat sur sa tête ayant été passé avec eux. Mais je ne me suis pas arrêté à notre beau brun, je m’en suis prise également à ses amis comme je l’avais fait avant de quitter Sunnydale - sauf que c’était techniquement ceux de Buffy à l’époque.

Mais tout ce poids à porter sur mes épaules, le malheur que j’avais encore provoqué m’a soudain renvoyé à la figure le monstre que j’étais devenue et c’était trop puissant, trop fort, sûrement bien trop lourd à supporter même pour une humaine à l’esprit blindé et inébranlable comme je pensais l’être, pour ne pas que je m’effondre, dans les bras d’Angel, d’ailleurs, après l’avoir imploré de me tuer dans une totale détresse.

Je dois bien l’avouer, il a été incroyable avec moi, d’une inégalable et infinie douceur, m’a choyée comme une petite reine. Il s’est occupé de moi comme personne d’autre ne l’aurait fait, m’a redonné de la force et le courage de poursuivre ma vie. Plus qu’un ami, il a été un frère pour moi, presque un père aimant. Je dis bien presque parce que vous me connaissez, la Faith séductrice invétérée ne peut s’empêcher de baver et de fantasmer ce corps sexy d’athlète affolant de vampire qui se baladait librement devant mes yeux, ne s’interdisant aucune limite à le déshabiller langoureusement et à le détailler minutieusement. En attendant c’est quelqu’un pour lequel je porte une affection et un respect sans failles. Il peut toujours compter sur moi. Je serais toujours là pour lui et il est une des rares personnes pour lesquelles je donnerais ma vie.

De quoi je parlais avant ? Ah oui, donc justement mon pote cité plus haut a été me voir hier et après avoir échangé les mots habituels, le réconfort etc… m’a raconté un truc de guedin (pour les nuls : dingue) ! La bouche de l’enfer se serait réouverte à Sunnydale sans que personne ne sache pourquoi. Je nous imagine déjà avec Giles nettoyant ses lunettes nerveusement tellement il n’arrive pas à comprendre la raison du pourquoi du comment en se plongeant dans ses soporifiques bouquins et Wesley essayant de se montrer à la hauteur de la tâche ce qui ne s’avère pas trop évident, faut pas se mentir, hein ! Et Angel et toute la clique dont je fais partie à présent mais je vous réserve ça pour plus tard, cherchant dans les archives de Wolfram.

Avant tout, il faut que vous sachiez que la bouche de l’enfer ne s’est pas uniquement manifestée dans cette bonne vieille ville de Californie, un portail a également été découvert à Washington. Oui, vous avez bien entendu : Washington ! Pas la porte à côté, hein ? ! Et ne me demandez pas comment s’est arrivé ? Angel ne me l’a pas dit ou se l’est bien gardé de me le dire. Qui sait, il a sûrement ses raisons.

Quoi qu’il en soit, C’est la folie et l’effervescence comme vous vous en doutez là-bas. Pensez donc, à Washington, la ville où on ne sait par quel mystère ou quelle chance, rien ne s’était encore passé, imperméable au surnaturel. Difficile à croire mais c’est pourtant vrai ! Vous vous rappelez Sunnydale au tout début lorsque les habitants se voilaient la face sur l’existence des suceurs de sang et cie ? Eh bien, c’est quasi la même chose là-bas ! Vous voyez le tableau ? Ca y est ?

Et maintenant, vous comprenez l’intervention d’Angel hier ? Oui ! Après, m’avoir informé de la nouvelle, ni une, ni deux, sans plus réfléchir, j’ai accepté de faire partie de l’équipe ! Bon, d’accord, il ne me l’a pas demandé officiellement mais c’est tout comme non ? Vous croyez qu’il serait venu me raconter tout ça si ce n’était pas pour me demander de me battre à ses côtés ? Je n’crois pas, non ! Oh, je n’avais pas entièrement payé ma dette à la société et la purge de ma peine n’était pas encore arrivée ! C’est rien ça, j’en ai vu d’autres et puis, je n’ai pas l’habitude de me soucier des conventions et je reste libre quoi qu’il arrive ! Puis, me laisser enfermée à vie ? Pas mon truc ! Encore moins quand un ami a besoin de moi et qu’il y a urgence !

Bilan de l’affaire : je suis pour l’instant coincée à l’hôtel Hypérion et même si on sort de temps en temps quand il y a des besoins spécifiques, je me retrouve encore enfermée entre quatre murs à garder le fort pendant que Môssieur Angel est parti batifoler avec SA tueuse et « accessoirement » prendre des infos et la température à Washington. Ouais, j’suis agacée ! Et comme si ça ne suffisait pas assez, le rejeton du vampire est dans la place ! Il est chou mais voilà sa mother est également là ! Et si je vous dis : Darla.

Vous comprenez ma douleur, maintenant ? On est chargé de les garder tous les deux. Et quand maman n’est pas là, qui c’est qui doit s’occuper de Connor ? Bibi et le Scooby d’L.A, c’te blague ! Reléguée comme nounou en attendant qu’on serve de renfort, j’avais pas imaginé ça ! Moi, j’ai trop les jambes qui me démangent, y a pas assez de défoulement ! L.A est bien trop calme à mon goût en ce moment ! D’ici que j’aille me rendre compte moi-même des opérations à Washington et que j’entraîne les autres à me suivre les fesses, y a pas loin !

MADE BY .ANGELUS